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Anne Gonthier

Biographie

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Prix  

Prix des Jeunes Créateurs de la Fondation Vaudoise pour la Promotion et la Création artistiques (1988).

Prix du scénario de la Fondation Vaudoise pour le Cinéma pour L’Ecrivain public (1992)

Actualité   Distribution DEUX JOURS AVEC MON PERE, long métrage de fiction 80’ (scénario et réalisation)
       
Scénariste / interlocutrice à la réalisation sur les films suivants de Jean–François Amiguet : 
       
1982   ALEXANDRE – Long métrage de fiction (co-réalisatrice). Avec Didier Sauvegrain, Michel Voïta et la participation exceptionnelle de James Mason.
Prime à la qualité du Département fédéral de l'Intérieur (DFI). En compétition dans les festivals de Locarno, Valladolid, Orléans, Strasbourg, Selb, Göttingen, Florence. 
1985   AU 10 AOUT – Court métrage documentaire.
Prime à la qualité du DFI.
Festival du court métrage de Clermont-Ferrand. 
1987   LA MERIDIENNE – Long métrage de fiction. Avec Kristin Scott Thomas, Jérôme Angé, Sylvie Orcier, Patrick Kerbrat et Judith Godrèche.
Prime à la qualité du DFI.
Sélection officielle Festival de Cannes 88 ("Un Certain Regard"). Sélection aux festivals de Karlovy-Vary, Montréal, Namur. 
1989   LES PIONNIERS - Court métrage documentaire.
Premier volet de l’HISTOIRE DU CINEMA SUISSE, commandité par la Cinémathèque Suisse et la Télévision Suisse Romande.  
1992   L'ECRIVAIN PUBLIC - Long métrage de fiction. Avec Robin Renucci, Anna Galiena, Laurent Grevill, Florence Pernel, Michel Etcheverry.
Prix du scénario de la Fondation Vaudoise pour le Cinéma.
Sélection aux festivals de Locarno et Namur. 
1999   L'ECHARPE ROUGE – Court métrage de fiction.
Deuxième volet du long métrage HISTOIRES DE FETE, réalisé dans le cadre de la Fête des Vignerons de Vevey.  
2003   AU SUD DES NUAGES - Long métrage de fiction Avec Bernard Verley, François Morel, Maurice Aufair, Jean-Luc Borgeat, Zoé Eggs, Jean-Pierre Gos.
Sélection dans plus d’une dizaine de festivals. 
2007   LA MORSURE DU CITRON - Court métrage de fiction.
D'après un texte de François Chaffin, co-adaptation Jean-René Dubullluit. Avec Jean-René Dubulluit et Zoé Eggs. 
       
Autre collaboration cinématographique :   
       
2005   Scénario de LES AMANTS DE LA DENT BLANCHE, long métrage télévisuel de fiction de Raymond Vouillamoz. Diffusion (entre autres) sur la TSR et France 2.  
       

Entretien avec Anne Gonthier

20.7.2014/BC

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Extrait:

Est-ce qu'il y a une morale à ton film?

Il y a le sourire de Michel à la fin, et il peut sourire comme ça parce qu'il s'est enfin laissé rejoindre par ses émotions. Avant, sans le savoir, il était en train de mourir à petit feu, dans une sorte de rigidité, qui permet de fonctionner, mais qui n'a plus rien avoir avec la vie, et son père lui a transmis ça, la vie, la joie, le chagrin, l'immédiateté, et finalement l'amour.

Une chose aussi me tenait à coeur, c'est de redonner place à la fantaisie, à l'imaginaire, à la fiction, pas comme à un divertissement, mais comme à quelque chose qui est au coeur de nos vies. Robert a des "absences", il vit dans deux mondes à la fois, et c'était essentiel pour moi de ne pas marquer le passage de l'un à l'autre. Je voulais qu'il n'y ait pas de frontière, que par exemple on ne sache pas pendant un bon moment si Pipo existe ou pas, je tenais de la même façon à ce que Rodgeur, dans les lapiaz, coexiste avec Michel. Parce que je crois à ce passage constant d'un niveau de réalité à l'autre, et à ce que ce passage ajoute à nos vies. Robert vit bien sûr des moments épouvantables, par exemple quand il croit qu'il est mort. Mais il n'empêche que cette capacité de vivre dans deux mondes à la fois, qui est aussi la nôtre, à nous qui faisons, qui touchons, qui tentons de toucher à l'art, je crois donc que cette perméabilité à l'imaginaire vient vivifier ce monde-ci, lui donner des couleurs, nous réapprend des fois à l'aimer, et des fois nous aide à le supporter quand il n'est pas supportable.

C'est ça, "l'émerveillement"?

Oui, j'ai souvent dit que c'est un film sur l'émerveillement, mais l'émerveillement, c'est un peu autre chose je crois. C'est être en position d'accueillir  tous les moments de grâce que nous donne ce monde, et Robert jusqu'au bout est dans cet émerveillement. C'est aussi une façon de constater que ce ne sont pas les choses, les circonstances extérieures qui font nos vies, parce qu'on peut difficilement imaginer pire que ce que vit Robert puisqu'il regarde la mort approcher. Mais ce n'est pas ça qui nous détermine: c'est notre capacité à recevoir, en toute circonstance, ce qui, là-dedans, est beau, c'est notre capacité à être en contact. La plupart du temps, dans nos vies, on perd le contact, on est tellement pris par des obligations, des horaires, du stress, on n'est plus dans l'instant présent. L'émerveillement, c'est peut-être ça: juste être dans le présent.